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mardi 6 juillet 2010

Bilan économique 2009 des Entreprises du Médicament [LEEM] en France

17 juin 2010 - LEEM : Bilan économique des Entreprises du Médicament en France - Le médicament n’est pas une source de dérapage pour l’Assurance maladie. Il est plus que jamais un atout industriel et de recherche de sortie de crise.

bilan leem Structure des remboursements de l’Assurance Maladie du régime général en 2009 6 Structure of reimbursements for the general medical insurance scheme in 2009
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- L’année 2009 se caractérise par une croissance faible du CA France (+ 2,7%), sous l’effetde la politique incitative des génériques, dont le marché a cru en un an de 12,4% en valeur et 7,6% en volume.
- Le médicament reste un moteur remarquable des exportations françaises avec 6,8 milliards d’excédents commerciaux.
- Les prévisions pour 2010 et 2011, dans un contexte de régulation très stricte des dépenses de santé, laissent présager une croissance du médicament remboursable en ville stable à +2% : un taux sensiblement inférieur à celui de l’ONDAM et en ligne avec l’évolution du PIB.
- Les industriels et l’Etat sont en train de créer ensemble en France, au travers du CSIS, les conditions pour conforter la place de ce secteur stratégique dans la compétition internationale des sciences du vivant.
- Dans ce contexte de crise économique actuelle, le médicament est un atout de sortie de crise pour l’économie française : c’est le 1er secteur industriel en investissements R&D et un contributeur significatif à la valeur ajoutée du pays.

2009 : maintien d’une croissance ralentie et maîtrise des dépenses de santé

LEEM évolution du chiffre d'affaires en médicaments source gers et données douanières
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En 2009, les Entreprises du Médicament ont réalisé en France un chiffre d’affaires de 26,9 milliards d’euros, soit une hausse de 2,7% qui est identique à celle enregistrée en 2008. La politique incitative des pouvoirs publics en faveur des génériques, notamment au niveau de la prescription, contribue au tassement de la croissance du secteur. Elle entraîne une évolution du CA France en net ralentissement comparée à la fin des années 90 (+7,2%) ou au taux annuel moyen enregistré ces 5 dernières années (3,4%).

Au total, le médicament – remboursé à hauteur de 75,6% en moyenne en France – représentait en 2009 18% des dépenses de l’Assurance maladie du régime général.

bilan leem 2009 Cycle de vie du médicament / Life cycle of medicine
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Les médicaments génériques ont continué leur progression en 2009 : en valeur, ils représentaient 12% du CA du médicament remboursable en ville (sur un total de 19,5 milliards d’euros) et, en volume, près d’une boîte sur 4 vendues en pharmacie (23%).

LE CYCLE DE VIE ÉCONOMIQUE DU MÉDICAMENT bilan leem 2009
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Le taux de pénétration des génériques en France a très fortement augmenté ces dix dernières années. Les molécules concernées par les accords entre l’UNCAM et les syndicats officinaux (30 chaque année) sont, en moyenne, substituées à près de 80%. Et leur vitesse de pénétration a également fortement augmenté ces dernières années : en 2002, une molécule tombée dans le domaine public voyait son taux de pénétration atteindre 38% à l’issue de 18 mois. En 2007, pour le même délai, ce taux atteignait déjà 85%.

L’automédication reste, quant à elle, moins développée en France que dans les pays voisins, avec un CA 2009 stable à 1,9 milliard d’euros qui appelle une nouvelle relance.

Le CA total du secteur (exportations comprises) s’établit à 50 milliards d’euros en 2009, en hausse de 5,6%. Les exportations tirent la croissance. Elles ont très significativement augmenté en 2009, à 23,1 milliards d’euros (+9,2%), et atteignent désormais un niveau proche de celui des ventes en France. Le médicament est ainsi le deuxième poste des exportations françaises, juste après le secteur aéronautique et aérospatial : il représente 7,6% du total des exportations françaises. A l’inverse, la France a importé 16 milliards d’euros de médicaments en 2009 (+16%).

Le solde des échanges commerciaux de médicaments reste donc très largement positif à +6,8 milliards d’euros. Aujourd’hui, le médicament se situe au 4ème rang des excédents commerciaux français, contribuant à la réduction du déficit de la balance commerciale qui s’élève – tous secteurs confondus – à 43 milliards d’euros.

En matière d’emplois, les effectifs des Entreprises du médicament, dont le modèle économique est en pleine mutation, ont cessé de croître, s’établissant à 108.400 fin 2008 (contre 108.668 fin 2007) ; 308.000 en prenant en compte l’ensemble de la chaîne du médicament (dont les officines). L’adaptation de la France à la mutation du modèle international conduit à une évolution des métiers en production, recherche et promotion.

Perspectives 2010 – 2011

La crise financière de 2008-2009 impacte fortement le secteur du médicament en raison des efforts massifs de maîtrise des dépenses publiques qu’elle a suscités.

En France, la politique de maîtrise médicalisée, mise en place en 2009/2010 par les pouvoirs publics, a notamment pour objectif de poursuivre la politique de substitution par les génériques :
  • développement des contrats d’amélioration des pratiques individuelles (incitation financière pour les médecins à prescrire des médicaments moins chers et substituables par le pharmacien) avec 14.000 médecins généralistes ayant signé un CAPI,
  • mise en place du pharmacien référent dans les établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD),
  • maîtrise des dépenses de médicaments à l’hôpital et en ville générées par les prescripteurs hospitaliers

Ces dispositions, qui ont pour but de réaliser de nouvelles économies pour les comptes de la Sécurité sociale, s’ajoutent à la régulation par les prix (400 millions d’euros de baisses annuelles décidées au long de l’année 2009 par le CEPS) et aux objectifs de maîtrise fixés dans le règlement conventionnel minimal des médecins pour 2010.

Dans la ligne du rapport Briet, le Gouvernement a ainsi annoncé, pour le médicament, en mai 2010, une économie de l’ordre de 100 millions d’euros par anticipation sur le dernier quadrimestre 2010 de baisses de prix attendues en 2011.

Dans ce contexte, les prévisions de croissance du CA du médicament remboursable en 2010 et 2011 devraient rester stables, dans la ligne des années précédentes, à +2%. Cette évolution est compatible avec l’évolution de la création de richesses du pays (taux de progression du PIB) hors période de crise. La croissance des dépenses de médicaments est sensiblement inférieure à celle de l’ONDAM (3%)[Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie. L'objectif de progression des dépenses d'assurance maladie était de 3,3% en 2009. Il a été fixé à 3% en 2010, à 2,9% en 2011 et 2,8% en 2012] : le médicament n’est pas une source de dérapage des comptes de l’Assurance maladie.

Prévisions économiques des Entreprises du Médicament pour 2010 - 2011

Prévisions économiques des Entreprises du Médicament pour 2010 - 2011
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Le secteur du médicament : un atout pour la croissance et la sortie de crise

Les Entreprises du Médicament restent un secteur industriel porteur, en légère croissance, et à forte valeur ajoutée (12,8 milliards d’euros en 2007 soit 5,8% de la valeur ajoutée de l’ensemble de l’industrie française) et le premier secteur en matière d’investissements de R&D en France, avec 5,1 milliards d’euros investis en 2007, soit 12,4 % du CA des Entreprises du Médicament. Par comparaison, l’industrie automobile a consacré 4,6 milliards d’euros en 2007 à sa R&D, soit 3,9% de son CA. De même, le budget R&D du médicament est supérieur à celui de la construction aéronautique et spatiale, pourtant financé sur fonds publics à hauteur de 33% contre 1% seulement pour le secteur du médicament. Cet effort de R&D permettra au secteur du médicament français de se maintenir voire de se renforcer sur les marchés internationaux en sortie de crise.

Le secteur est confronté, depuis plusieurs années, à une mutation profonde de son modèle économique, dans un double contexte de sévérité accrue d’accès au marché et de compétition entre Etats, exacerbée par la crise. Les « médicaments de masse » (blockbusters) laissent progressivement la place à de nouveaux segments de marché en croissance : principalement les génériques, les produits issus des biotechnologies, souvent en milieu hospitalier, et dont les cibles thérapeutiques sont plus étroites, et les produits d’automédication qui ont fait l’objet d’une relance par le dernier CSIS.

Le dernier Conseil stratégique des industries de santé (CSIS), du 26 octobre 2009, a pris des mesures concrètes pour redynamiser la production de médicaments en France et renforcer l’attractivité et la compétitivité du pays dans le secteur. Ces mesures, qui donnent un nouveau souffle à la politique industrielle et aux partenariats de recherche dans les sciences du vivant, doivent durablement aider à la mutation du secteur en France.